Pendant l’année 2023, Mathias Forge invite tour à tour 7 performeur·euse·s à explorer la figure du rond-point dans le cadre d’une recherche-création se déployant de 2022 à 2024. Il s’agit d’entreprendre une enquête en actes autour de la notion d’inutilité et de se questionner sur les fonctions des artistes et leurs limites, en exposant ce processus dans un espace clos néanmoins visible, un lieu hors du commun et d’une profonde banalité, un endroit pleinement artificiel : l’îlot du carrefour giratoire.

RÉSIDENCE ÉTAPE #2 PROTOCOLE NOMADE

Le protocole nomade est une méthode de travail façonnée à six mains par Mathias Forge, Julie Lefèvre et Djamila Daddi Adoun, sorte de guidon à trois têtes du projet. C’est un contenant suffisamment élastique pour être surpris·e·s et relativement structurant pour que l’on s’y appuie. Cette «partition» de 5 jours s’adresse à un·e seul·e performeur·se (Anne-Laure Pigache lors de cette résidence à Saint-Etienne) et se réitère 7 fois, tout au long de l’année 2023. Le même cadre s’applique à une nouvelle personne et sur un nouveau rond-point à chaque version. Un entretien protéiforme, une circunambulation nocturne, un discours à adresser, une construction à faire, une carte à produire, une mission… autant de tâches qui pourront permettre aux joueur·euse·s d’aborder l’action sans se préoccuper de sa finalité, offrir leur présence et s’impliquer vivement dans l’enquête. 

© Mathais Forge

LA COMPAGNIE 

Mathias Forge

Il a su esquiver jusqu’ici la question en affirmant : « Je suis musicien. ». Aujourd’hui, il est obligé d’avouer que ce n’est qu »une partie de l’intrigue. Il parvient même à s’en réjouir. Être musicien semble déjà complexe, être Mathias Forge l’est d’autant plus…
Une attention particulière à l’écoute, la présence et au contexte.Un certain plaisir à créer par imprégnation, dans une relative urgence. Une tendre obsession à suivre des lignes : de bus, de train, GR, rivière…. Une fâcheuse tendance à inventer des zones de frottement, il aime spécialement la chose « entre » et le trouble qu’elle génère. Il utilise le trombone et le magnétophone K7 Phillips D6350.
Il essaye de comprendre son corps et d’en explorer les potentiels. Il écrit, joue et danse pour le dehors avec la cie Jeanne Simone et la cie 1watt. Il poursuit l’enquête de l’écoute, tâtonnant, alerte et fragile. Parfois, il effleure la musique expérimentale, la performance, le spectacle. Des fois les choses se rassemblent, se croisent et font des nœuds…